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mardi 12 février 2019

Alexandre Benalla, archétype du déchet humain #thebeeweeps




J’en suis certain, toi aussi, tu connais ce sentiment qui souvent m’envahit. Regardant ce qu’il se passe dans le monde, observant l’histoire de l’humanité, ma croyance profonde en l’homme se délite. Parfois, je me demande pourquoi je défends mes semblables, ceux-ci n’en valent pas vraiment la peine. Parfois, j’ai envie de me couper du monde en espérant trouver dans mon isolement une forme de pureté. Parfois, je dis que je déteste les gens, que je veux rester chez moi, seul, avec mes pensées comme seule compagnie amicale. C’est ce genre de sentiment que le personnage d’Alexandre Benalla suscite chez moi.


Remontons au début de l’affaire. Ce qu’a fait le lieutenant de Macron le 1er Mai, notamment à la Place de la Contre-Escarpe, est gravissime. Je trouve fou que l’Elysée, des membres de la majorité et autres vedettes médiatiques minimisent la gravité de ces actes. D’abord, ce soi-disant homme, a frappé des gens (pas très farouches qui plus est) avec une grande violence alors que ceux-ci étaient à terre. Franchement, pour vous comme pour moi, ce type de comportement pourrait se retrouver parfaitement dans le dictionnaire en dessous du mot lâcheté. Mais pire encore, ce pseudo-humain, portait un brassard de police et participait à ce moment là à une opération de maintien de l’ordre alors qu’il n’était pas policier ! Je vous le dis, en usurpant l’uniforme de la police et en l’utilisant pour frapper lâchement des gens, Alexandre Benalla a fait beaucoup plus de mal à tous les flics de France que n’en feront jamais les black blocs et autres insurgés lançant des pavés ! Alors qu’aujourd’hui LREM s’affirme comme le « parti de l’ordre », ce qu’a fait Benalla c’est précisément une porte ouverte au désordre le plus total, au bordel, au chaos… Car si n’importe quel imbécile heureux peut se dire policier, peut faire usage de la « violence légitime » au nom de l’Etat, mais où va notre société !? Je trouve encore plus dingue que quelqu’un qui a fait partie de la gendarmerie n’arrive pas à comprendre ce concept simple qui est à la base des institutions que sont la police et la gendarmerie en France…


Ce qui m’inquiète d’autant plus, ce sont les motivations derrière ces actes dégoûtants. Je ne sais pas moi, je vous le demande, est-ce que vous ça vous ferait kiffer d’aller fracasser des manifestants comme ça, d’aller vous déguiser en flic pour le faire ? Moi, ça ne m’a jamais effleuré l’esprit et je ne dis pas que je suis un saint, je suis juste un être humain normal ! Pour moi, de tels actes ne peuvent être le fait que de quelqu’un qui prend du plaisir en faisant du mal aux autres et il s’agit du pire genre de personnes sur cette Terre. Cela relève aussi d’un sentiment de toute-puissance de quelqu’un qui se pense au-dessus de la loi, au-dessus de ses concitoyens, au-dessus des autres êtres humains. Ce profil psychologique est celui de terribles despotes et tyrans de notre histoire. Et le pire dans tout ça, c’est que le cabinet de l’Elysée, où ce Monsieur travaillait, ne l’a que très légèrement sanctionné pour ses actes ! Non, pire encore, des éditocrates (vous savez le genre qu’on voit sur 4 chaines de télé différentes 24h/24 7j/7) nous expliquent que cette affaire « n’est pas si grave » !! Non, non, non, encore pire, le Président de la République, à la Maison de l’Amérique Latine, fait applaudir cette espèce de déjection de vomi redigéré crypto-humaine !!!


Mais la blague n’est pas finie ! Moi, naïf citoyen lambda, je me dis que si je me rendais coupable de violences injustifiées tout en me faisant passer pour un flic, j’aurais un aller-simple vers les Baumettes illico presto ! Ben, manifestement, pour Monsieur Benalla, ce n’est pas comme ça que les choses se passent. Non, lui son avion ne s’est pas dirigé vers cette prison pourrie du 9ème arrondissement de Marseille mais plutôt vers une luxueux palais de Marrakech*. Et puis le temps passe… Arrive finalement la saison hivernale et avec elle quelques révélations. Ce Sheitan ambulant se baladait, des mois durant, avec des passeports diplomatiques, comme ça, dans le plus grand des calmes. Et ce type nous apprend qu’il utilisait ces passeports pour « faire du business » en Afrique. Peut-être ne le savez-vous pas mais en réalité « faire du business » en Afrique ça veut dire se faire du fric en collaborant gentiment avec les tas de dictateurs mégalomanes et tyranniques que compte ce continent. D’autant que nous découvrons que gravitent autour de Benalla de sordides personnages de la Françafrique à l’instar de Philippe Hababou ou de Vincent Miclet, qui est l’homme richissime qui l’a accueilli dans son palace du Maroc au lendemain de « l’affaire » fin juillet. Et oui, je n’ai pas peur de le dire, Miclet fait partie des pourritures de première catégorie qui empoisonnent notre monde. Son palais, ses piscines, son immense spa, ils sont faits de la sueur, du sang, des larmes, de la soumission, de la misère de nombreux africains. Et cet indécent est fier de sa fortune accumulée grâce à des gens qui crèvent de faim. A toutes ces personnes qui sont anti-migrants, qui nous disent que des africains viennent en France comme ça parce-qu’on a la sécu, le RSA et tout ça… Moi, je suis allé en Afrique sub-saharienne et j’y ai vu une misère que nous français ne pouvons même pas imaginer. Et cette misère, elle ne surgit pas ex-nihilo ! Elle est la conséquence d’agissements des despotes locaux mais AUSSI de personnes fortunées venus des pays dits du « nord » et qui viennent faire leur blé sur le dos des africains et parmi eux cette galaxie de la Françafrique, vestige encore bien vivant de notre triste passé colonial. Et oui, indéniablement, l’insupportable Benalla trempe désormais là-dedans, prouvant une fois de plus qu’en termes d’inhumanité il place la barre très haute.


Je ne commenterai même pas les informations toutes fraîches concernant son non-respect de la procédure judiciaire en rencontrant Vincent Crase, l’histoire du contrat russe, son parjure devant la commission sénatoriale... Dans mon esprit, ce ne sont que des clous de plus pour le cercueil dans lequel gît cette sous-matière fécale.


Alors, vous l’aurez remarqué, j’ai cherché à utiliser le maximum de substituts lexicaux et de pirouettes littéraires pour éviter de qualifier Alexandre Benalla d’humain. Je le sais, je suis dans le déni, que je le veuille ou non, il est un humain. Et ouais, quand on se dit qu’un humain ça peut être ça… On en perd sa foi en l’humanité… On perd sa volonté de se battre pour les autres… Et pourtant… Certes, l’humanité compte des Benalla, des Miclet et beaucoup d’autres ordures… Mais vous le savez, « Un arbre qui tombe fait plus de bruit qu’une forêt qui pousse ». Et, dans le silence, sur cette planète, il y des tas de véritables êtres humains modestes, tolérants, généreux… Et justement, lorsque je parlais d’Afrique, j’ai vu là-bas, au milieu de la misère, des personnes d’une gentillesse immense, capables d’aimer leur prochain même si celui-ci est d’une couleur de peau différente, capables de donner alors qu’ils n’ont rien, capables d’écouter, de tolérer… Ainsi, je nourris l’espoir, que ces êtres là soient le monde de demain et que les déchets humains type Benalla demeurent dans les poubelles du monde d’hier…

Manu reviens ! #thebeestingsagain






Cher Manuel Valls,

Je t’écris cette lettre que tu ne liras pas car tu n’as pas le temps. Sans doute, es-tu trop occupé à élaborer des stratégies contre le premier ministre espagnol de centre-gauche Pedro Sanchez ou bien contre la mairesse de gauche de Barcelone Ada Colau.

Je souhaiterais profondément que tu sois un Pokémon pour que nous puissions te dire « Manu reviens » et que tu demeures enfermé dans ta Pokéball afin que tu arrêtes de foutre la merde partout où tu vas tel un membre de la Team Rocket.

Trêve de plaisanteries. Je t’implore, je te supplie de revenir dans ton pays d’adoption, celui où tu as été Premier Ministre. Oui je le sais, tu as été un homme politique assez minable sur le sol français. Tu as conduit une politique libérale inlassablement en faveur de tes amis du MEDEF et éternellement en défaveur des classes moyennes et populaires. Tout cela en te réclamant de la gauche… Un hiver durant, tu t’es occupé personnellement de faire la promotion, la publicité d’un ancien grand humoriste français qui était depuis devenu une voix de l’antisémitisme et du négationnisme. Et dans ton extrême générosité, tu le faisais gratuitement !!(enfin, aux frais du contribuable plus exactement...) Tu t’es présenté à des primaires que tu as perdues logiquement, celles-ci s’appelant « primaires de la gauche » peut-être avais-tu mal lu l’intitulé ? Puis, tu n’as pas respecté ton engagement en n’appelant pas à voter pour le vainqueur de cette primaire au 1er tour des présidentielles, tu as su donc superbement continuer de renforcer le sentiment de dégoût de la politique chez tes concitoyens.

Tout ce que je t’ai dit, ce sont des faits indéniables, irréfutables. Mais, malgré tout, ils appartiennent au passé et personne n’est aujourd’hui en capacité de changer le passé (Marty McFly et le Doc Emmet Brown, il serait temps de vous bouger !). Personnellement, ce qui me préoccupe c’est le présent. Et aujourd’hui, tu fais de la politique dans le pays où tu es né. Or, ce pays était pour moi, depuis quelques années, le lieu vers lequel mes yeux se tournaient lorsqu’ils cherchaient une lueur d’espoir dans ce monde aussi sombre que les terres du Mordor. Avec le mouvement des « Indignados » en 2011, la naissance de « Podemos » en 2014 ou encore, en 2015, l’arrivée de deux femmes résolument de gauche dans les mairies des deux plus grandes villes du pays. Oui, c’est en Espagne que les raisons de croire à un soulèvement du peuple contre les politiques ordolibérales étaient les plus nombreuses. J’avais un rêve, celui d’une nouvelle Espagne qui serait un exemple conduisant à une nouvelle France puis une nouvelle Europe. Ce rêve était doux, ce rêve était rafraîchissant, ce rêve était enivrant… Puis, tu es venu t’immiscer dans ce rêve, le transformant en cauchemar tel Freddy Krueger. Tu avais déjà planté tes griffes acérées dans la République Française, cela ne te suffisait-il pas ? Avais-tu le besoin de répandre le mal, dont tu es devenu pour certains l’incarnation, dans un autre pays ?






Oui, j’en suis conscient, tu es né et as vécu en Catalogne alors que ce n’est pas mon cas. Pourtant, je n’ai pas l’impression que tu comprennes très bien la culture, l’histoire, l’identité de ce territoire. Apparemment, tu es venu à Barcelone pour te confronter aux indépendantistes catalans que tu ne supportes pas. Déjà, ça a mal commencé, tu as dû faire erreur sur ton lieu d’arrivée, la mairesse sortante n’est pas une indépendantiste, désolé de te l’apprendre. Tu es devenu le candidat d’un parti qui revendique le libéralisme : Ciudadanos. J’en suis absolument ravi ! Au moins, dans ce pays-là, tu n’avanceras pas sous un masque social-démocrate. Mais je m’interroge véritablement sur les raisons qui peuvent pousser un homme politique de premier plan à aller s’engager dans un autre pays. Tu dois sacrément haïr les indépendantistes. Et toi, ça ne t’a pas choqué qu’un certain 1er octobre 2017 des gens se prennent des coups de matraque dans la face parce qu’ils commettaient un délit, que dis-je, un crime horrible : « voter » ?! De plus, dimanche dernier, tu as défilé*, tranquillement, sans problème de conscience, aux côtés du Parti Populaire qui est certainement le grand parti de droite le plus réac d’Europe occidentale mais aussi de Vox, parti d’extrême droite nostalgique du franquisme qui milite (entre autres) pour l’interdiction de l’avortement. Et contre quoi as-tu défilé ? Contre le dialogue ! Toi, qui es le premier à venir donner des leçons de républicanisme à Jean-Luc Mélenchon ou à d’autres personnalités vraiment de gauche, tu manifestes contre le dialogue !? Mais le dialogue, c’est ça la République ! C’est ça la démocratie mon pauvre ! Je suis confus de devoir porter cela à ta connaissance si tardivement dans ta vie politique mais c’est la vérité ! C’est autre chose que le 49/3, je te l’accorde… Car oui, Pedro Sanchez (qui est d’ailleurs membre de ton ancienne famille politique que tu as visiblement décidé de continuer d’éviscérer) cherche à mettre en place un dialogue avec les indépendantistes catalans. Tu souhaiterais quoi à la place ? Qu’on recommence à matraquer les gens un bon coup histoire de rentrer bien fort dans leur crane que l’Espagne doit être unie ? Qu’on jette les gens en prison, à l’instar de ce qui fut fait pour les Jordis ?






Tout ça parce-que TOI tu ne veux pas comprendre qu’il y a des raisons historiques objectives qui poussent les gens vers l’indépendantisme. Effectivement, la naissance même de l’union de la Catalogne avec le reste de l’Espagne est problématique. On dit que l’appartenance de la Catalogne à l’Espagne est un fait irrévocable datant de 1474 et découlant du mariage de Ferdinand d’Aragon à Isabelle de Castille. Or, depuis quand un mariage de souverains entraîne-t-il mécaniquement un mariage de leurs peuples ? Également, je ne sais pas si tu es au courant, mais au cours du XXème siècle l’identité catalane a souvent été bafouée, méprisée, réprimée, interdite… Non seulement sous la dictature de Francisco Franco évidemment mais même auparavant sous Primo de Riviera. Ainsi, pour ma part, je crois que lorsqu’une pensée, une identité est comprimée, étranglée durant de longues années, il est logique que lorsque la bride est lâchée (comme ça a été le cas avec la fin du franquisme) celle-ci s’exacerbe. Par ailleurs, il faut se poser la question : « Qu’est-ce qui unie la nation espagnole ? » Contrairement à la France qui a constitué son unité nationale sur des valeurs, celles de la République, l’Espagne (en tant que nation) s’unie autour de sa couronne. Tu n’es pas sans savoir que ces dernières années avec des affaires comme le safari de Juan Carlos ou encore les dépenses plus qu’outrancières de son gendre aux frais du contribuable, cette monarchie a de plus en plus de mal à être un symbole fédérateur pour le peuple espagnol. Si tu me le demandes, au risque de te décevoir, je ne suis pas forcément en faveur de l’indépendance de la Catalogne. Avec mon regard extérieur, j’ai un amour prononcé de l’Espagne que je trouve belle dans sa diversité (notamment culturelle). Par conséquent, je préférerais que l’Espagne reste unie et ne perde pas la Catalogne. Mais, contrairement à toi, je ne reste pas sourd à ce que disent tous ces gens qui veulent l’indépendance. J’essaie de les écouter, de les comprendre… Aussi, contrairement à toi, je suis pour l’autodétermination des peuples et pour la démocratie c’est pourquoi il me parait légitime que se tienne un référendum sur le statut du territoire et qu’a fortiori le résultat de ce référendum soit réellement pris en compte. Contrairement à toi, je suis un véritable républicain, et même si je n’appartiens pas à la famille politique de Pedro Sanchez, j’approuve sa démarche de dialogue qui me semble aller dans le sens de l’apaisement que nous devrions tous souhaiter. Enfin, contrairement à toi, je pense que les valeurs de la République sont le meilleur moyen de s’unir, de « faire nation », et il me semble qu’il serait temps de remettre en cause la monarchie espagnole (qui coûte beaucoup d’argent et n’unit plus le peuple) et je rêve de l’émergence à sa place d’une République Espagnole qui saurait rassembler castillans, catalans, basques, andalous, galiciens… Tout en préservant leur diversité.

Alors oui, Manu, s’il te plaît, reviens ! Je t’en conjure ! Je suis même prêt à m’assurer personnellement du fait que tu bénéficies de tous les privilèges et de toutes les espèces sonnantes et trébuchantes qui te reviennent de droit en tant qu’ancien Premier Ministre ! Viens profiter d’une retraite bien méritée dans notre beau pays ! Je te montrerai moi-même des petites plages tranquilles dans le Var ou sur la Côte bleue où tu pourras te prélasser au soleil ! Je te borderai le soir dans ton lit doré ! Je ferai tout ce que tu veux ! Mais s’il te plait ! Laisse les espagnols et les catalans tranquilles ! Ils ont suffisamment souffert durant leur histoire pour qu’on ne les accable pas, en plus, d’un malheur comme toi.

Bien socialement.

Un dangereux crypto-indépendantiste, islamo-gauchiste et todo eso …





PS : J’oubliais, toi qui t’es parfois réclamé de Jaurès. Il a une phrase à t’adresser « Si on déplie le mot de République, on se rend compte que celui-ci contient le socialisme ». Et oui, tu sais ce mot « socialisme » que tu as voulu voir disparaitre du nom de ton parti, il est effectivement contenu dans le concept de « Res Publica » : « La chose commune ». Cette idée même d’une institution partagée par tous les citoyens est profondément socialiste. Alors oui, c’est la dernière fois que je me permets de te faire la leçon aujourd’hui, mais clairement, la prochaine fois, essaie de comprendre le sens des mots avant de faire toi-même des leçons de républicanisme.

*http://www.lefigaro.fr/international/2019/02/09/01003-20190209ARTFIG00116-espagne-valls-se-rendra-a-une-manifestation-de-la-droite-et-de-l-extreme-droite.php

lundi 11 février 2019

Le racisme ordinaire au sommet de l'Etat #thebeestings
















Vous connaissez ces vieux stéréotypes, ces vieilles idées reçues, qu’on peut entendre souvent dans des conversations au café du coin ou autres… Par exemple, lorsque ton collègue parle de « chinois » pour évoquer des japonais, des vietnamiens ou des coréens… Quand le type que tu soupçonnes d’être FN (pardon RN) dit qu’il y a beaucoup d’arabes à Marseille en laissant des points de suspension à la fin de sa phrase qui pourraient se traduire par « y en a trop ». Lorsque Milan Baros se bouche le nez à côté de Stéphane M’Bia au cours d’un match Lyon-Rennes (il me semble). Oui ! Vous les connaissez par cœur ces clichés du quotidien. Et ça ne les rend pas moins nauséabonds, au contraire, leur répétition, leur récurrence, finit par agacer. Et puis, c’est parfois difficile d’y réagir, t’as pas toujours envie de te prendre la tête avec ton collègue en lui faisant un cours sur la géographie asiatique. T’as pas forcément envie de partir en débat avec le type FN (désolé RN encore une fois) sur les inepties proférées par sa grande prêtresse car tu aurais peur de la blesser en le mettant minable par tes arguments irréfutables. T’as pas forcément envie d’avouer au mec qui dit que les noirs sentent mauvais que lui-même produit de fétides odeurs corporelles. Non ! Donc, tu laisses passer, tu ravales ta colère et tu nourris chaque jour un peu plus ta lassitude et puis un jour tu découvres que le Président de la République a dit ça dans un article du Point* :

« Le boxeur, la vidéo qu'il fait avant de se rendre, il a été briefé par un avocat d'extrême gauche. Ça se voit ! Le type, il n'a pas les mots d'un Gitan. Il n'a pas les mots d'un boxeur gitan. »

Franchement, je n’ai jamais attendu grand-chose de ce président, je savais qu’il était un ultra-libéral au petit pied et qu’il ferait une politique en faveur des plus aisés, ignorant la pauvreté et étranglant la classe moyenne. C’est ce qu’il a fait et continue de faire… Mais tout de même, je pensais que nous avions voté pour lui au second tour pour faire barrage à l’extrême droite non ?! Et pourtant, tu découvres, sidéré, qu’en faisant barrage au parti du racisme et des stéréotypes tu as élu un mec qui use de ces mêmes stéréotypes insupportables ! Et en réalité, ton collègue, tu le pardonnes de dire n’importe quoi sur les « chinois » parce-que tu sais qu’à l’école il passait son temps à faire le pitre etc. Mais à écouter les oracles de l’analyse politique à la télévision, Emmanuel Macron, quant à lui, est « brillant », d’une « intelligence rare », avec une « connaissance pointue de tous les sujets », il possède une « exceptionnelle vivacité d’esprit ». Et puis, il a fait Science Po, l’ENA, ce genre d’écoles où il vaut mieux avoir un profil scolaire de premier de la classe que de bonnet d’âne. Ainsi, nous ne pouvons pas faire passer les mots du génie amiénois pour une petite inconséquence intellectuelle, ou un manque de connaissances sur un sujet, alors, il n’en est en aucun cas excusable ! Car oui, en effet, dans ces propos, il y a un racisme patenté qui mérite d’être épinglé. Déjà, il tient une parole amalgamant plusieurs choses en un mot (ici « gitan ») qui va dans le même sens que celle des gens stupides qui parlent des « juifs » comme une unité en ignorant qu’ashkénazes, séfarades et mizrahims par exemple sont culturellement et ethniquement très différents les uns des autres, et ont même un certain nombre de discordes sur les pratiques de leur religion commune. Le mot de gitan est d’autant plus flou, il désigne à l’origine des populations de nomades qui existent en Europe évidemment mais pas seulement. En ce qui concerne notre pays, on sait que beaucoup de ces personnes autrefois nomades vivent aujourd’hui dans des camps fixes et ont la particularité de vivre sédentarisés dans des habitations susceptibles d’être mobiles. Admettons au moins que Macron n’associe pas les gitans irlandais et autres groupes existant à l’étranger au mot qu’il utilise. Malgré tout, il mélange en cinq lettres au moins trois « peuples » différents. Alors, personnellement, j’avoue connaitre assez mal les différentes cultures gitanes mais je suis au moins au courant que les regrouper toutes en un bloc n’a aucun sens. Effectivement, en France, on peut trouver des « gitans espagnols » qui seraient issus notamment d’Andalousie, des « tziganes » ou « roms » qui viennent d’Europe de l’Est et des « yéniches » (groupe auquel appartient Christophe Dettinger) qui seraient originaires de l’axe rhénan entre France, Allemagne et Suisse. Ces trois groupes partagent notamment la culture du voyage, le lourd fardeau d’être une éternelle minorité et peut-être d’autres choses mais leurs histoires respectives sont chacune spécifique, ils paraissent ethniquement assez éloignés les uns des autres, et ont chacun des traditions, coutumes particulières, uniques ou pas que je ne saurais détailler. En tout cas, c’est bien un amalgame assez pitoyable que de parler de « gitans ». Mais à la limite, ça prouverait seulement que notre président est simplement moins cultivé et intelligent que ce qu’on nous en dit. Le pire dans tout ça c’est qu’il parle de la parole d’un homme en disant qu’il n’a pas « les mots d’un gitan ». Et quand je lis ça mes poils se hérissent, les rides sur mon front se plissent et je me demande : « C’est quoi les mots d’un gitan ? » Là tu te dis qu’il y aurait une certaine manière de parler qui correspondrait à une certaine culture et ça aurait pu faire sens, sans doute, si Monsieur Macron avait parlé de « yéniche » qui d’ailleurs correspond à un véritable dialecte et non pas de « gitan ». Mais non ! Raté ! Finalement, oui ! Ce qu’il dit correspond bien à ce que je craignais : en disant les « mots d’un gitan » ce qu’il veut dire est terrible : les gitans ne parlent pas bien français ? Sont incapables d’avoir une syntaxe correcte ?  Ne peuvent pas avoir une pensée structurée et cohérente ? Quelle que soit l’hypothèse à laquelle l’esprit de Macron s’est rattaché, elle est à vomir… Elle rappelle d’ailleurs sa phrase sur les « illettrées » et se situe donc au carrefour de la pourriture entre le stéréotype raciste et le mépris de classe. Je suis indigné par ces propos et je trouve qu’ils suscitent bien peu de réactions dans les médias ou dans la classe politique, je me sens honteux d’avoir un président de la République qui se permet de dire de telles horreurs et me dit qu’il ferait bien de se taire la prochaine fois qu’il voudra donner des leçons à son ami Trump. La France, pays de l’universalisme républicain, ne devrait pas supporter que son représentant crache une gastro-entérite verbale sur ses valeurs les plus essentielles, il faut le crier haut et fort, Macron nous humilie tous, citoyens français, par de tels propos !


Pour finir, j’aimerais revenir sur la première partie de son énoncé, lorsqu’il dit que Dettinger a été « briefé par un avocat d’extrême gauche ». Au-delà du fait que cela veut dire que pour tenir un discours construit un gitan a besoin d’être « briefé » et que ça sous-entend donc qu’un gitan est forcément intrinsèquement stupide mais bon je ne reviendrai pas sur cette dimension que j’ai développée précédemment et qui me fait toujours bouillir… Je m’attarderai davantage sur son histoire d’avocat d’extrême gauche. Tout d’abord, j’ignorais qu’il y avait une sorte de catégorie, de groupuscule, de micro-société d’avocats d’extrême gauche en France. J’ignorais d’ailleurs qu’il y avait des avocats d’extrême gauche vu qu’en fac de droit(e) il n’y a presque que des gens de droite mais bref… En admettant que de tels avocats existent. Monsieur Macron, savez-vous ce qu’est l’extrême gauche ? Là non plus, je ne prétends pas être un spécialiste de la question mais je pense savoir deux ou trois choses qu’un président, surtout un président « brillant », devrait savoir. L’extrême gauche est une terminologie qui associe, regroupe notamment deux familles de pensée distinctes :

-Les anarchistes que je connais très peu mais dont je sais qu’ils sont globalement pour une forme de liberté assez absolue, qu’ils remettent en cause le principe d’autorité, qu’ils s’opposent à toute exploitation et qu’ils cherchent à substituer à la puissance étatique une forme d’autogestion et/ou de fédéralisme.

-Les communistes, se réclamant de la pensée de Marx mais qui se sont totalement démarqués de l’URSS et du PCF au moment de l’émergence du stalinisme. Ceux-ci défendent l’idée d’une « dictature du prolétariat » (la plupart du temps dans une version rénovée), accordent souvent une grande importance aux libertés individuelles, sont internationalistes et pensent conquérir le pouvoir par les luttes sociales.

Mais ce qui est assez commun à ces deux courants c’est le refus de s’identifier à une nation, une patrie, on a d’ailleurs un slogan célèbre plutôt issu de cette mouvance « ni patrie, ni patron ». Or, dans sa vidéo, Chrisophe Dettinger met véritablement en avant le sentiment patriotique, le sentiment d’appartenance à la nation : « je suis un français ». Franchement, Monsieur Macron, je pense que vous ne savez tout bonnement pas ce qu’est l’extrême gauche car je vous le dis, aucune personne d’extrême gauche ne met en avant la nationalité, le patriotisme dans ses discours. Ainsi, une fois de plus, vous vous méprenez absolument, soit faites-vous preuve d’un manque de culture politique étonnant, soit faites-vous preuve de mauvaise foi pour jeter le discrédit sur la parole de repentance d’un simple citoyen car cela vous insupporte que les petites gens soient capables de porter un discours, de structurer une pensée, vous pensiez que cela était réservée à la petite élite bourgeoise à laquelle vous avez toujours appartenu ? Et bien non ! Sachez que parmi les millions de citoyens français qui sont loin d’être riches, qui n’ont pas tous fait de grandes écoles, il y a tout un tas de gens extrêmement cultivés, qui manient très bien la langue française, qui sont en capacité d’avoir des raisonnements complexes… Au fond, même si les ondes sonores semblables à un doux morceau de flûte à bec (ou de pipeau) émanant de mon tube cathodique cherchent à me persuader du contraire.  Parmi ces quidams, ces lambdas, ces « gens qui ne sont rien » beaucoup sont plus intelligents, plus cultivés que vous, même si eux, ne pourront jamais le prouver en tenant des grands messes des heures durant devant des assemblées d’élus agenouillés devant votre majesté. Ces gens que vous regardez inlassablement de haut, ces « jojo » comme vous dites, ils vous sont supérieurs, non seulement par la culture et l’intelligence, mais surtout, parce que, contrairement à vous, ils sont des gens bien…


*https://www.lepoint.fr/politique/emmanuel-berretta/macron-gilets-jaunes-eric-drouet-est-un-produit-mediatique-01-02-2019-2290611_1897.php




mardi 20 juin 2017

Introduction

Bonjour à tous,

Je créé ce blog qui regroupera, en principe, des billets d'humeur autour de la politique française et internationale.
Je ne porterai pas de masque, mes convictions sont profondément ancrées à gauche même si j'essaierai d'avoir un maximum de discernement.
Enfin, concernant le titre du blog, j'avoue ne pas m'être beaucoup torturé l'esprit pour le trouver. En effet, j'ai d'ores et déjà un blog de cinéma intitulé "The Green Bee" (en référence au film "The Green Hornet" de Michel Gondry), j'ai tout simplement traduit ce titre en français. La couleur verte comme le symbole que représente l'abeille dans sa dimension essentielle pour la biodiversité de notre planète et la survie des êtres humains me paraissent s'accorder avec ma pensée marquée par l'écologie politique.

Bonne lecture.

Alexandre Benalla, archétype du déchet humain #thebeeweeps

J’en suis certain, toi aussi, tu connais ce sentiment qui souvent m’envahit. Regardant ce qu’il se passe dans le monde, observant l’h...